Prix APSYEN (ex-ACOP-F) de la Vocation Scientifique

 L’APSYEN (ex-ACOP-F) a souhaité créer le «prix de la vocation scientifique» afin d’encourager la diffusion des connaissances scientifiques dans le domaine de la psychologie de l’éducation et de l’orientation. Il s’agit notamment de contribuer au dialogue entre praticien.ne.s et jeunes chercheur.euse.s et de contribuer au rayonnement de la recherche française sur le plan international.

Ce prix s’adresse à toute personne ayant réalisé au cours des deux dernières années un travail de recherche pouvant éclairer les pratiques des futurs psychologues de l’éducation nationale de la spécialité « éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle » : doctorant.e.s, jeunes chercheur.euse.s, conseiller.ère.s d’orientation-psychologue stagiaires ou titulaires qui souhaitent s’investir dans le domaine de la recherche. 

La première édition de ce prix a eu lieu en 2017, à l’occasion des Journées Nationales d’Étude de l’ACOP-F de Lyon, expression vivante des liens étroits entre les pratiques de terrain et les éclairages théoriques.
Pour cette première édition, et malgré la diffusion tardive de l’information, une dizaine de candidatures sont parvenues au comité de lecture du «prix de la vocation scientifique » présidé par le Professeur Aziz Jellab, professeur des universités, Inspecteur général et président du jury du concours de recrutement des PsyEN EDCOSP.
Après étude attentive des travaux de recherche transmis par les candidat.e.s, trois d’entre eux ont été sélectionnés sur la base de critères prédéfinis.
C’est ainsi que le mercredi 20 septembre 2017, les trois candidates retenues ont présenté leurs communications en conférence plénière lors des 66ème Journées Nationales d’Études à Lyon.
À l’issue des présentations, les congressistes ont désigné la présentation qu’elle.il.s jugeaient la meilleure, la plus stimulante pour leur exercice professionnel, dans l’ordre décroissant :
Le « Prix de la vocation scientifique » fut remis en fin de congrès par le professeur Aziz Jellab, par Sylvie Amici présidente de l’APSYEN (ex-ACOP-F) et par Suzanne Bultheel, présidente de l’AIOSP.
La.le lauréat.e, Lucie Bonnefoy, remporte une dotation de 1000 euros pour aller présenter son travail au Congrès de l’AIOSP 2018, Association International de l’Orientation Scolaire et Professionnelle, qui se déroulera en Suède, et aura la possibilité de publier un article dans la revue de l’association « Questions d’orientation ».

Transition lycée-enseignement supérieur, quelles représentations lycéennes ?

Le risque de décrochage scolaire : quelle contribution respective de l’estime de soi, des capacités cognitives, et de la qualité de l’attachement aux parents ?

De l"errance identitaire au décrochage scolaire ?


Lucie Bonnefoy, lauréate du « prix ACOP-F de la vocation scientifique » 2017

Lucie Bonnefoy, 25 ans
- Doctorante en psychologie de l"orientation au sein du laboratoire parisien de psychologie sociale - université Paris Nanterre



Institution de rattachement :
Université Paris Nanterre - Laboratoire Parisien de Psychologie Sociale, équipe TE2O (EA 4386)
Points essentiels de sa trajectoire :
Suite à une licence de psychologie effectuée au sein des universités de Clermont Ferrand et de Lyon 2 obtenue en 2013, elle se dirige vers un master 1 tourné vers la psychologie sociale et du travail, à l"université Lyon 2. Suite à cela, elle choisit pour mon master 2 de s"orienter vers la spécialité Psychologie de l"orientation, de l"évaluation et du conseil à l"université Paris Nanterre.
Après l"obtention de son diplôme, elle travaille quelques mois comme conseillère d"orientation psychologue dans un CIO ( Montbrison - Loire) avant d"intégrer en janvier 2016 le SCUIO-IP de l"université Lyon 1 jusqu’en décembre 2017.
Dans le cadre de son parcours universitaire et de sa première année d"expérience professionnelle, elle décide de débuter un doctorat lié à l"orientation.

Titre de la communication :
Transition lycée-enseignement supérieur, quelles représentations lycéennes ?
Argumentaire de la communication:
Alors qu’un étudiant sur quatre se réoriente au cours de la première année de la licence selon les données ministérielles, la transition psychosociale lycée-enseignement supérieur reste peu connue. Cette étape d’entrée dans l’enseignement supérieur vient constituer un passage important dans la construction identitaire d’adolescents-jeunes adultes en devenir. C’est pour cela qu’il importe de questionner le regard porté par les lycéens en terminale sur cette transition. Comment se la représentent-ils ? Quels sens attribuent-ils à leur orientation universitaire ? La réponse à ces questions mobilise plusieurs concepts, notamment ceux inhérents aux transitions, aux représentations et à l’identité vocationnelle.
En mettant l’accent sur la question de la perception par l’individu du changement, et en explicitant les différentes formes possibles que peut prendre cette perception selon que la transition est anticipée, imprévue ou générée par un manque d’évènement, Schlossberg (2005) éclaire la manière dont les lycéens peuvent appréhender leur futur proche. Dès lors que l’on aborde cette notion du point de vue des représentations sociales, on admet que ces dernières ont pour fonctions principales de donner un sens aux réalités rencontrées en guidant nos comportements et nos jugements ; on cherche ainsi à saisir les contenus et la structure de ces représentations (Moliner, 1994 ; Abric, 2005). Plus précisément, il s’agit alors d’identifier les éléments du noyau central et d’en saisir les variations en fonction des variables psycho-sociales susceptibles d’intervenir (sexe, âge, type d’établissement..). La théorie du développement vocationnel et identitaire des adolescents (Dumora, 2010 ; Gottfredson, 1981) et des jeunes adultes (Luyckx, Grossens, Soenens & Beyers, 2006 ; Lannegrand-Willems & Perchec, 2017) permet d’appréhender ces représentations en termes développementaux en concevant la construction de l’identité vocationnelle à travers un continuum de processus identitaires établis.
Pour apporter un éclairage à ces questions, Lucie a mené une étude d’avril à juin 2017 auprès de 580 lycéens en terminale dans l’académie de Lyon. Dans un premier temps, un questionnaire comportant des questions fermées et ouvertes leur a ainsi été proposé sur :
- leurs représentations sur le post-bac
- ce qui pouvait les attirer ou au contraire les dissuader dans des formations de type universitaire ou hors université
- l’avis de la famille sur les choix d’orientation
Une échelle visant à évaluer leur perception de l’incertitude à l’égard de l’avenir leur était aussi proposée dans le questionnaire.
Dans un second temps, certains de ces sujets seront sollicités pour des entretiens semi-directifs. Cette étape de l’étude se déroulera durant l’année scolaire 2017-2018.
Par ailleurs, une seconde étude a été menée en mai et juin 2017 auprès de 235 étudiants inscrits en licence 1 STS (Sciences, Technologies, Santé) à l’université Lyon 1. Au cours du questionnaire qui leur était proposé, une question a été insérée à propos de leurs représentations sur l’université.
La communication a permis de présenter une première analyse des réponses au questionnaire issues de la première étude et, partant de ce point, de défendre l’idée selon laquelle cette problématique constitue un véritable enjeu pour l’accompagnement de ces adolescents-jeunes adultes dans leur construction identitaire et vocationnelle.

Mots clés :
Orientation ; transitions ; lycée ; entrée dans l’enseignement supérieur ; représentations sociales

Principales références bibliographiques :
Dumora, 2010
Luyckx, Goossens, Soenens & Beyers, 2006
Masdonati, 2017
Abric, 2005
Schlossberg, 2005